Intelligence artificielle, de quoi parle-t-on ?
L’intelligence artificielle désigne l’ensemble des techniques mises en œuvre en vue
de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence humaine (IA). De Google
à Microsoft, toutes les grandes entreprises de la tech planchent aujourd’hui sur cette
problématique. Alors qu’en 2015 ce marché pesait 200 millions de dollars, on estime
qu’en 2025, il s’élèvera à près de 90 milliards de dollars.
Les domaines d’application de l’IA sont nombreux : dans le domaine militaire (prise
de décisions des drones), dans le secteur des finances (évaluation des risques d’une
opération), dans les jeux vidéo (animation des personnages non-joueurs), dans les
transports (gestion du trafic dans les transports en commun) ou encore dans
l’industrie (systèmes autonomes pour faire face aux problèmes de production).
Pour beaucoup, la victoire aux échecs du superordinateur Deeper Blue face à Garry
Kasparov en 1997 marque le début de l’ère de la supériorité de la machine sur
l’Homme en termes de raisonnement. Pourtant une chose essentielle a été oubliée,
seul Kasparov joue et penses vraiment. Deeper Blue, lui, calcule et applique des
règles définies par des algorithmes !
Si l’IA peut légitimement engendrer de grandes espérances en termes de progrès
technologique, peut-on parler d’intelligence pour une matière inerte dépourvu de
conscience ? L’ordinateur le plus perfectionné ne fera jamais rien d’autre
qu’appliquer le programme de son concepteur. L’intelligence est et demeure le
propre de la vie. Comme le disait Rabelais, « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » :
soyons vigilants à ne pas déléguer à des algorithmes des fonctions de nos vies qui
nécessitent ou impliquent un arbitrage moral.
Rémi Voluer, Président du Groupe Phelen et de l’agence digitale Seyes, délégué
outremer CINOV Numérique